La transition de l’analogique vers l’IP a véritablement bouleversé le marché de la vidéosurveillance devenue accessible à tous, avec à la clé une large gamme de produits répondant à bon nombre d’application issue de différents domaines. Avec une croissance annuelle quasi indécente, la vidéosurveillance est un marché dynamique rebondissant chaque année dans l’élaboration de nouveaux produits aux fonctionnalités décuplées et très souvent régies par la loi de Moore multipliant par 2 les performances informatiques. Avec près de 3,3 trillions d’heures d’enregistrement prévu quotidiennement d’ici 2019* [source IHS World Market for Enterprise & IP Storage for Video Surveillance], la vidéosurveillance semble être sur son petit « Cloud » et devrait rencontrer un vif succès dans de nouveaux domaines jusque-là que peu exploiter. Toutefois, divers sujets moins élogieux tendent à ternir quelque peu l’image de la vidéosurveillance dans le monde. Le IoT pour Internet Of Things que l’on ne présente plus subit régulièrement les conséquences d’un manque de sécurité, principalement par des attaques de type « Botnet – DDoS » s’étant généralisées entre 2015 et 2017.
Un fléau qui semble (enfin) être pris en considération par les fabricants d’objets connectés. Après de nombreux « patchs » de sécurité, les fabricants semblent avoir compris que la CyberSécurité est une des clés de voute de l’excellence… L’analyse vidéo après avoir essuyé de nombreuses critiques est à ce jour devenue parfaitement « viable » et apporte une belle progression dans de nombreux domaines. Nous citerons le secteur médical, mais également le domaine du commerce avec des systèmes d’analyse vidéo de plus en plus poussés favorisant une approche proactive de la vidéosurveillance. 2017 a été marquée par un fléau assez inquiétant également, la banalisation du matériel de vidéosurveillance low-cost, au point d’inondé le marché de produits faiblement aboutis et bénéficiant de nombreuses failles de sécurité. Cette gamme un peu trop « générique » qui ne bénéficie pas toujours de mise à jour de sécurité semble enrayer quelque peu la crédibilité des produits de sécurité… Avec l’émergence des services de type Cloud, SaaC, du « tout connecté » et des flux en haute, très haute et ultra HD, on espère grandement que 2018 sera plus calme en matière de cybersécurité pour le marché de la vidéosurveillance.
L’analyse vidéo 2.0 – Une future révolution avec la technologie de l’apprentissage profond appelée « Deep Learning »
L’intelligence artificielle est un des segments les plus dynamiques dans le domaine de la vidéosurveillance. Celle-ci va considérablement se renouveler durant les mois et années à venir. Les algorithmes avancés « d’apprentissage profond » Deep Learning associé au CNN Convolutional Neural Networks apportent une véritable rupture à la vidéosurveillance intelligente que nous connaissons actuellement. Le matériel devient véritablement « intelligent » et est capable d’apprendre, mais également de s’adapter aux différents environnements tout en prenant en compte les contraintes de changements.
L’analyse vidéo 2.0 ne saurait tarder à révolutionner notre vidéosurveillance actuelle qui en deviendra par la suite, totalement obsolète. À long terme, l’extraction de données et métadonnées parfaitement quantifiables associées à différents renseignements permettra à la vidéosurveillance analytique d’être parfaitement autonome, capable de faire la distinction entre différents objets de taille identique, de prendre en compte les notions de couleurs, d’exclure les générateurs de faux positif (objets, activités.) Et deviendra ainsi réellement intelligente tout en étant capable d’assurer une prise de décision fiable et rapide.
La CyberSécurité dans le domaine de l’IoT : l’enjeu prioritaire des fabricants d’objets connectés pour l’année 2018
2018 a peu de chance d’être une année épargnée par les cyberattaques. Bien au contraire, le vent ne semble pas tourner en leurs faveurs et aucune chance que le secteur du IoT bénéficie d’une amnistie. Depuis la vague des MiraiBot et autre Botnet, l’industrie du Iot reconnait enfin l’intérêt d’intégrer des « mécanismes » de sécurité robuste dans leurs produits avec des authentifications fortes* et des services de type Telnet désactivés. cf. : vulnérabilité des objets connectés. De plus en plus de fabricants allouent ainsi un budget à la collaboration avec de nombreux acteurs/chercheurs et laboratoire de sécurité afin de bénéficier d’un soutien lors de l’élaboration des produits. La CyberSécurité est bel et bien un enjeu technologique pour 2018, dirais-je même, l’enjeu prioritaire des fabricants. Il est à souhaiter que le IoT bénéficie d’un durcissement de la règlementation avec une auto certification, l’usage de différents labels attestant de la bonne qualité du produit en matière de cybersécurité afin d’éviter de revivre (et de subir !) la pléthore d’attaques de c’est dernières années.
Une ratification de certaines normes devrait permettre d’adopter différents « standards » en matière de sécurité. La labellisation des objets Iot associés à la ratification de certaines normes seront très surement les tendances au cours de l’année 2018… La partie « Software » embarquée des caméras de vidéosurveillance est également sujette à amélioration. Une plus grande réactivité dans l’élaboration de « Firmware patché » est vivement souhaitée. En effet, un trop grand nombre de fabricants tardent à sortir leurs mises à jour alors même que les failles circulent depuis plusieurs mois sur la toile. Une hérésie difficilement justifiable… Les mises à jour automatisées ou ne nécessitant pas de se déplacer sur site est également un des souhaits de bon nombre d’intégrateurs, las de perdre tant de temps pour de simples mises à niveau des produits… Un soutien fabricant auprès des intégrateurs seraient également pragmatique, particulièrement dans le déploiement de produits au sein d’un réseau avec un recueil des différentes bonnes habitudes à adoptées…
L’évolution des VMS : de précieux alliés bénéficiant d’un certain niveau d’intelligence et de notions d’interopérabilité
L’analyse vidéo a bouleversé l’usage des VMS qui tendent également à surfer sur la vague de l’intelligence… Intuitifs, à des années-lumière des premiers VMS indigestes et cantonnés à ne gérer des flux que de manière « bête et disciplinée », les VMS futurs seront dorénavant plutôt dans une logique d’information tout en proposant une grande interopérabilité avec des applications tierces tels la RFID, les systèmes d’alarme ou encore le contrôle d’accès. L’automatisation des tâches, l’automatisation des notifications, « aller chercher ce dont l’opérateur a besoin » sont vraiment les axes majeurs qui vont réellement révolutionner le monde des VMS. L’arrivée imminente de l’intelligence artificielle dans le domaine des caméras de vidéosurveillance risque de rendre les VMS actuels totalement désuets.
La grande interopérabilité des produits entre eux facilite grandement la capacité d’intégrer de nombreuses fonctions de type PSIM (Hyperviseur) au sein des VMS. La fin des VMS cantonnés à n’être présent que pour le côté purement « sécuritaire » est révolue grâce à l’intégration et le traitement de nombreuses informations. L’intégration dans le domaine médical en est le bon exemple. Une surveillance infantile avec appel du service d’infirmier à l’aide d’automatisme pré établi au sein du VMS est un scénario parfaitement envisageable qui apportera une aide considérable au domaine médical. Le « DeepLearning » comme énuméré plus haut devrait également bouleverser l’usage des VMS en optimisant ce côté tant plébiscité d’automatisme faisant gagner un temps précieux… Les VMS que nous connaissons tendent à se rapprocher des PSIM (Hyperviseur) englobant tout type de données et intégrant la sécurité globale de l’établissement au seul d’un seul et unique logiciel.
H.265 en environnement de vidéosurveillance : codec d’avenir avec une réduction de la bande passante allant de 50 à 70%
Le codec de compression H.265 dont nous avions longuement détaillé les bienfaits cf. article : Choisir une caméra de vidéosurveillance IP H.265 ne s’est malheureusement pas encore généralisé partout en ce début d’année 2018. Bon nombre de fabricants comme Axis, Samsung Techwin, Dahua ou encore Hikvision le démocratise sans pour autant l’utiliser pour toutes ses gammes de produits. L’encodage H.265 permet de réduire de près de 70% la bande passante utilisée en comparaison au vieillissant encodage H.264, le tout sans dégradation de la qualité notable.
Dans une logique de course au « Mégapixel », la généralisation de la 4K/8K, la banalisation de l’analyse vidéo, il s’avère étonnant de constater ce petit retard… Pire encore, certains cahiers des charges lors d’un appel d’offres stipulent encore leur souhait de bénéficier d’un système de vidéosurveillance encoder au format MJPEG… Un comble, une hérésie résultat d’un grand manque de communication et d’information très probablement. Espérons que 2018 soit propice à la standardisation du codec H.265 bénéfique à tout point de vue et parfaitement adapté à des applications en Ultra HD 4K – 8K.
Cloud & IoT : une association qui devrait laisser émerger la tendance aux applications SaaS – Software As A Service
L’internet des objets IoT continue de dominer le marché de la sécurité et semble vouloir changer le modèle actuel que nous connaissons tous, à savoir : un stockage local, des logiciels de supervision installée sur des ordinateurs présents physiquement sur place. En effet, le IoT a fait naitre la tendance du SaaS par la prédisposition à la grande quantité de données échangées, la révolution du BigData en somme. Cette prise en charge de la sécurité à travers une solution distante permet d’assimiler ce type de solution à des couts de fonctionnement plutôt qu’à un investissement.
Un investissement qui de plus, subit rapidement une certaine obsolescence du fait de l’évolution majeure des performances informatiques. Cette tendance à externaliser touche également la vidéosurveillance. Il est vrai que le stockage local a encore de beaux jours devant lui, mais sur des installations comportant un très grand nombre de périphériques, la délocalisation devrait rapidement voir le jour. Une intégration entre différentes données venant de l’IoT, nécessite de grands besoins de stockage. C’est ainsi que le Cloud couplé à des solutions de type SaaS prend tout leur sens. Des technologies qui devraient favoriser l’émergence au cours des prochaines années des bâtiments intelligent communément appelé Smart Buildings.
Merci pour l’information