La démocratisation des caméras thermiques pour repérer les personnes fiévreuses remonte déjà à quelques années, si l’on se réfère aux données de l’Organisation mondiale de la santé (OMS). En effet, c’est en 2003 lors de l’épidémie SRAS – « Syndrome Respiratoire Aigu Sévère » découverte au Vietnam et ayant causé plusieurs milliers de morts, que l’aéroport de Singapour décida de s’équiper de dispositifs d’imageries thermique permettant la première étape de détection précoce d’individu ayant une température supérieure à des valeurs prédéfinies. Au fil des années, l’utilisation des caméras thermiques s’est fortement démocratisée, principalement lors des différentes crises sanitaires mondiales que nous avons tous connus. On pense à l’épidémie Ebola particulièrement létale qui, était activement présente en 2014 en Afrique subsaharienne puis en 2018 au Congo. Aujourd’hui avec l’implantation massive du COVID-19 dans le monde, les caméras thermiques jouent un rôle essentiel permettant la limitation de la propagation du virus en isolant immédiatement tout cas jugé suspect sans pour autant détecter le virus avec certitude.
À titre d’exemple, à bord du MSC Grandiosa, l’anticipation était de rigueur dès le début de l’épidémie. Si la température relevée à l’aide d’une caméra thermique dépassait le seuil de 38°C, l’accès à ce colosse des mers n’était pas autorisé et la personne, redirigée vers un examen approfondi. Une anticipation évitant d’embarquer des personnes à risques de contamination. Toutefois, tous ne s’accordent pas à promouvoir ce type de solution et les avis semblent diverger réduisant quelque peu la démocratisation en France de ce type de solutions. L’OMS a en effet souligné les limites des solutions de caméras thermiques en détection précoce du COVID-19, indiquant l’impossibilité de détecter les personnes infectieuses dès lors qu’elles ne présentent pas de hausses anormales de températures. Sur des cas infectés qui abaisseraient leur température suite à un traitement ou, en étant en période d’incubation, l’imagerie thermique ne pourrait guère, apporté une détection concluante. Isoler une personne fiévreuse n’est pas garant d’isoler une personne infectée par le Coronavirus… Les caméras thermiques ne peuvent pas aller plus loin dans la détection tout comme de simples thermomètres numériques ne pouvant que prendre une température. Pourtant l’usage des caméras thermiques en « premier test » permet bel et bien un dépistage préliminaire d’une personne potentiellement porteuse du virus tout en limitant fortement l’exposition de l’opérateur en prenant en compte, certes, le côté imparfait de la solution face aux facteurs d’incubation ou de traitement médicamenteux.
Caméra Thermique & Coronavirus, quelle efficacité pour la détection du COVID-19 ? | Un « ex » marché de niche…
Le marché des caméras thermiques fut longtemps véritablement un marché de niche tenu par un petit nombre d’acteurs. Un marché quelque peu bousculé il y’a encore peu par l’arrivée des géants chinois dans ce créneau tel, Hikvision & Dahua, le tout, associé à une réduction globale des coûts qui ont permis une démocratisation massive des caméras thermiques dans de nombreux domaines. Des domaines d’application allant de la santé à l’industrie en passant, par les transports, et même le secteur de l’automobile… Différents acteurs se partagent ainsi les marchés de l’imagerie thermique. FLIR Thermal propose sa vision de longue date dans l’imagerie thermique (1960) et apporte une certaine expertise non des moindres en proposant différentes solutions d’imagerie thermique aptes à détecter de manière précoce tout symptôme de fièvre, typique du COVID-19.
Lors de la grippe A – H1-N1 survenu en 2009, de nombreuses entreprises et services gouvernementaux (Alstom, Audi Bank, Ministère Français de la Santé, Ministère Malaisien, divers aéroports dans le monde…) se sont équipés de solutions de caméras thermiques FLIR A320 particulièrement performantes pour détecter de manière précoce ce virus ayant causé plus de 200 000 victimes à travers le monde. Au fil du temps, les caméras thermiques se sont totalement modernisées en embarquant des technologies novatrices tels l’apprentissage profond – Deep Learning associé à l’IA ou encore, la reconnaissance faciale permettant de filtrer efficacement les facteurs de chaleurs autres que la température corporelle (cigarettes, café, ampoules, etc.). Des performances particulièrement évoluées permettant d’aboutir à des niveaux de détection « quasi-parfait » avec une précision moyenne de l’ordre de ± 0,5°C (± 0,3 °C pour les meilleurs) tout en réduisant drastiquement les risques de faux positif. Aujourd’hui les caméras thermiques sont véritablement un moyen « économique » de limiter les pandémies par une détection précise en amont.
Caméra Thermique & Coronavirus, quelle efficacité pour la détection du COVID-19 ? | Quelle caméra choisir ?
Caméra thermique portative : détection de fièvre effectuée de manière souple et flexible dans des espaces réduits (affluence faible, PME, petits établissements…).
Cette solution modulaire et économique basée sur l’imagerie thermique permet de bénéficier d’un outil de mesure portatif avec une précision d’environ ± 0,5°C, à une distance d’environ 1 mètre du sujet. Les caméras thermiques utilisables au poignet peuvent être déployées aisément et effectuer les mesures à une distance allant jusqu’à 3 mètres maximum. Hikvision et sa DS-2TP21B-6AVF/W associée au software HIK-Thermal permet une capture d’écran automatique sur les cas fiévreux. Pour une conformité stricte en matière de réglementation française et européenne (CNIL, RGPD…), aucun enregistrement vidéo ne doit avoir lieu. Le contrôle sera « unique » et aura uniquement lieu au passage de l’individu devant la caméra thermique. Les caméras thermiques portatives restent les plus déployées en raison de leurs facilitées de déploiement associé à un coût d’achat modéré. Pour des secteurs à forte affluence, on privilégiera les installations fixes avec ou sans « Blackbody ».
Caméra thermique en installation fixe : une détection de fièvre précoce adaptée aux fortes affluences (industries, centres commerciaux, stations-services, hôpitaux…).
Les installations fixes se montrent parfaitement adaptées aux flux incessants de passagers. Les aéroports, centres commerciaux, stations de métro, gares ferroviaires ou centres hospitaliers plébiscitent ce type d’installation permettant à l’opérateur d’être distant du point de contrôle. Ce type de solution d’imagerie thermique est capable d’analyser des flux jusqu’à 30 personnes, avec une précision d’environ ± 0,5°C. Les installations stationnaires thermiques permettent d’assurer un contrôle préliminaire précis à des points stratégiques, tout en évitant les contacts entre l’opérateur et le public en maintenant une distance de sécurité. Déployé avec un « Blackbody », permettant d’apporter une mesure précise de référence à la caméra, il sera possible dès lors, d’augmenter la précision à ± 0,3°C. La France, la Corée du sud, la Russie et bien d’autres pays, bénéficient de nombreuses installations de ce type, déployées à différents endroits stratégiques. FLIR, Dahua, Mobotix et Hikvision propose ce type de solution.
Caméra thermique de type « Totem » : mesure de la température corporelle associé à la détection du non port du masque. Une solution de détection de fièvre polyvalente.
Le totem de détection thermique de fièvre par mesure de la température corporelle d’un individu permet, d’assurer une détection de fièvre avec une précision de l’ordre ± 0,5 °C, tout en apportant des fonctionnalités d’alertes visuelles et sonores pour le non-port d’un masque. Alliant design & fonctionnalités avancées, les totems autonome permettent d’exécuter avec brio des missions de prévention & de détection. Avec une distance de détection comprise entre 0,3 et 3 mètres, les totems de détection de la fièvre, typique des symptômes du COVID-19, permettent de limiter au maximum tout contact entre individus, tout en pouvant assurer des fonctionnalités de contrôle d’accès en intégrant des lecteurs de badges et/ou, en étant déployer sur des portiques d’accès. Avec une durée de détection par individu n’excédant pas ≤ 0,2 s, les totems de détection thermique se montrent adaptés à des applications en entreprise, aux abords des zones d’accès, dans les commerces, les pharmacie, bureaux, cabinets…
Caméra Thermique & Coronavirus, quelle efficacité pour la détection du COVID-19 ? | Qui est en droit de les utiliser ?
L’article L.4121-1 du Code du travail stipule que l’employeur est responsable de la santé de ses salariés et qu’il doit à ce titre, assurer des actions de prévention, d’information, de formation et de moyens adaptés. Théoriquement, la plupart des contrôles thermographique sont effectués par des médecins ou du personnel paramédical de la Croix Rouge dans les aérogares, le domaine du ferroviaire, les hôpitaux ou autres secteurs à forts risques de propagation. Les agents privés de sécurité quant à eux, ne peuvent assurer la prise de température sur des personnes dans le cadre de l’épidémie du COVID-19 et encore moins refuser l’accès pour une suspicion de COVID-19.
En effet, en se référant aux articles 225-1 et 225-2 du Code pénal, l’agent privé de sécurité tomberait rapidement sous le coup de la discrimination (R631-27 du CSI) s’il venait à refuser l’accès à une personne présentant une température élevée. Dans une réponse adressée le 9 mars 2020 au GES (Groupement des Entreprises de Sécurité) suite à de nombreuses interrogations soulevées par la profession, le ministère de l’intérieure indique clairement que les agents de sécurité privés ne sont pas aptes (par absence de formation) d’assurer l’orientation et la prise en charge d’individu présentant de potentiels symptômes liés au Coronavirus. Des informations issues de l’excellent blog du même nom que la loi dédié à la sécurité privée.
Caméra Thermique & Coronavirus, quelle efficacité pour la détection du COVID-19 ? | Quelle conclusion ?
L’utilisation des caméras thermiques en « pré-filtrage » d’individu potentiellement infecté permet bel et bien un dépistage préliminaire en s’appuyant sur la détection d’une température corporelle supérieure à la moyenne. Il s’agit d’une aide au diagnostic et non un moyen formel de détecter une personne infectée. Les moyens d’avertissement pourront être sonore ou visuel et la détection entièrement automatisée pour les caméras thermiques déployées en installation fixe. Toutefois et comme souligné en ce début d’article, les caméras thermiques ne pourront être garantes à 100 % d’une détection de personnes fiévreuse. Les différents facteurs liés à l’incubation du virus et/ou un traitement médicamenteux en cours abaissant les températures corporelles, faussera immédiatement les caméras thermiques les rendant inaptes à la détection. L’utilisation de moyens thermographiques est également soumis à différentes règles pour un respect strict de la réglementation RGPD/CNIL. L’opérateur en charge des mesures ne pourra être un agent de sécurité si l’on prend à titre d’exemple, des relevés de températures effectué à l’entrée des centres commerciaux. La thermographie est un outil permettant de transmettre une information avec par la suite une vérification approfondie permettant de confirmer ou non l’infection de l’individu.
Bonjour,
Très bon article mais une petite faute répétée plusieurs fois dans les sous-titres en gras : »qu’elle » au lieu de »quelle efficacité »:
Cdt,
Hervé
Bonjour Hervé
Merci beaucoup, correction effectuée !
Bonne journée
Axel
Bonjour,
qu’en est-il de cameras thermiques fixes sans enregistrement dont le but serait l’auto contrôle?
Est-ce que c’est autorisé?
Merci