Implantée à Ris-Orangis dans le département de l’Essonne, Abiova est une entreprise fondée en 2004 qui propose des solutions de biométrie, de gestion du temps, de contrôle d’accès et bien plus encore. Entrevue avec Pascal Lentes, qui nous offre toute son expertise dans son domaine de prédilection, la biométrie.
Abiova, depuis maintenant un peu plus de 12 ans, propose deux gammes de lecteurs. Les lecteurs biométriques pour le contrôle d’accès aux sites sensible, mais aussi utilisés pour la gestion des cantines scolaires. Afin de couvrir l’ensemble des besoins en termes de sécurité, nous proposons des lecteurs biométriques prenant en compte la forme de la main (morphologie), de l’empreinte digitale et du réseau veineux des doigts de la main. Depuis quelques années, nous proposons une gamme originale de lecteurs badges qui intègre un verrouillage pour sécuriser les vitrines, placards ou tiroirs : Abiolock. Les serrures Abiolock sont destinées à remplacer les traditionnelles serrures à clés des vitrines ou placard que nous connaissons tous. L’utilisation de badges permet de supprimer la gestion des clés, d’éviter les copies et ainsi les vols dans les vitrines.
Abiova propose des solutions de biométrie qui reste une niche de marché en France, car réglementé par la CNIL et des solutions de contrôle d’accès aux vitrines qui sont des solutions innovantes et encore méconnues. Nos solutions ne représentent pas encore de chiffres significatifs, mais sont en constante croissance.
La biométrie améliore la sécurité, car nous sommes certains de l’identité des accédants aux sites sensibles. Un badge ou simple code, peut-être volé, prêté ou perdu. La principale technologie utilisée en France reste la biométrie de la forme de la main avec le Handkey. Les avantages de cette technologie sont nombreux par rapport à l’empreinte digitale. Les lecteurs biométrique de la main ne mesurent pas les empreintes, c’est donc une technologie moins intrusive pour ses utilisateurs. De plus, les nombreuses mesures effectuées par le lecteur biométrique Handkey sont insensibles aux mains souillées, tachées de peinture, ou froides…
L’utilisation de la biométrie est dans de nombreux pays préconisée aussi pour améliorer le confort des utilisateurs. En effet, combien de fois avez oublié votre badge ? Et combien de fois avez-vous oublié votre main ?! La biométrie ne reste pas si couteuse que cela (sans compter les coûts dus à une intrusion suite à un vol de badges). En effet pour un contrôle d’accès à badge, il faut un lecteur de badge mais aussi un automate de contrôle d’accès, des badges et leur gestion (badge oublié, consommable). Il existe pour les particuliers des lecteurs biométriques à partir de 650,00 € HT, et pour les PME les tarifs démarrent à partir de 1200,00 € HT. Pour des applications qui prennent en compte un grand nombre d’usagers, le ticket d’entrée démarre à 3000,00 € HT, hors coûts MO/fournitures diverses qui restent identiques aux solutions traditionnelles à lecteurs de badges.
En France, la CNIL (Commission nationale de l’informatique et des libertés) réglemente l’utilisation de la biométrie. Elle définit l’utilisation de la biométrie dans le cadre du contrôle d’accès sur un lieu de travail dans deux textes : AU052 et AU053. Les lecteurs biométriques asiatiques ne respectent pas cette réglementation très « franco-française ».
L’évolution des systèmes d’alarme semble en retard face à la pléthore de technologies disponible. Les contacts secs s’apparentent à la catégorie de « dinosaure », pourtant ils remplissent toujours leurs tâches avec bravoures. Seul l’IP semble avoir révolutionné la vidéosurveillance et tout juste « moderniser » les systèmes d’alarme. De son côté, le contrôle d’accès a-t-il vraiment évolué ?
Pour la biométrie l’évolution, s’effectue surtout au niveau du capteur. Nous comptons lancer prochainement sur le marché Français, un nouveau lecteur biométrique de l’empreinte digitale en 3 dimensions et sans contact : le lecteur biométrique 3D Touch Less. Cette technologie permet de mesurer en plus des minuties, la profondeur de la crête des doigts. Les capteurs relèvent une surface du doigt de plus de 120% par rapport aux lecteurs biométriques d’empreintes classiques. Le but est de diminuer les rejets dus à un doigt abimé par les travaux manuels.
La révolution de la vidéo fut effectivement le passage du câble coaxial au câble Ethernet avec toutes les implications et améliorations de l’informatique. Nous avons connu cette révolution de l’informatique pour le contrôle d’accès il y a 20 ans avec le passage des protocoles bus (RS485 ou 422) à l’Ethernet. Le tout IP est largement rentré dans nos mœurs à ce jour.
Les hyperviseurs ont leur intérêt à reprendre les informations importantes (alarmes techniques et de sécurité) et de les synthétiser afin de les rendre compréhensibles auprès des opérateurs.
Généralement les hyperviseurs reprennent des systèmes de contrôle d’accès, les informations de tentatives d’accès infructueuses, les pertes de communication …
Il est difficile de se prononcer sur les stratégies de ces groupes. Il semble que leurs objectifs visent l’identification des pièces d’identité de populations (passeports, permis de conduire, carte d’identité) plus que le contrôle d’accès. En France, ces groupes sont peu visibles sur le marché du contrôle d’accès.
Aux quatre coins du globe, le contrôle d’accès par la biométrie est proposé pour améliorer le confort des utilisateurs. On le voit à titre privé, peu de personnes utilisent un code PIN pour ouvrir son smartphone. Nous préférons tous utiliser le lecteur biométrique intégré aux Smartphones. Il en sera de même pour le contrôle d’accès, pourquoi sortir son trousseau de clés ou un badge pour entrer à son domicile ?
En France, la réglementation sur l’utilisation de la biométrie s’est durcie, je pense que le marché se tournera plus sur les sites à risques et sensibles. Le nombre de clients se limite donc par cette réglementation. Par conséquent, le nombre de sociétés proposant des solutions de contrôle d’accès par biométrie va forcément réduire. Les sociétés proposant des solutions bas de gamme ou avec une mauvaise connaissance du métier vont disparaitre naturellement. Il ne restera que les sociétés qui proposeront des solutions sérieuses avec le conseil adapté à des clients exigeants.