Pour ce test résolument atypique alimentant la catégorie vintage du blog, et après « [1971] Le petit guide de la cambriole en PDF », nous avons jeté notre dévolu sur la désuète C-SA-04 du fabricant français Sériée. Une alarme s’étant forgée une solide réputation de par sa fiabilité à toute épreuve, associer à une simplicité et des possibilités quasi infinies de dépannage… Un article 100 % sponsorisé par la passion et finalement, pas grand-chose de plus… ! Avec près de 400 000 installations déployées depuis les années 70, la marque française Sériée aura marqué plusieurs générations d’alarmistes qui je l’espère, verrons quelques souvenirs remonter à la surface à la lecture de cet article. Une marque solidement implantée aux quatre coins du pays, à travers 6 agences couvrant l’ensemble du territoire, avant de s’éteindre progressivement au début des années 2000… Sériée aura laissée son empreinte avec plusieurs modèles de centrales d’alarme iconiques et d’autres équipements de sécurité. La Sériée C-SA-04, la ODS 405/410, l’Erobus, la UC6, la Sériée UC8, les séries Topasic 3 et Topasic PLUS 8 ou encore, la DS7400XI qui était à ma connaissance la dernière en date du fabricant. Pour ce billet de blog, il s’agira de la cultissime C-SA-04, véritable tardigrade des systèmes d’alarme, pouvant gérer nativement jusqu’à 4 zones distinctes sans possibilité d’extension…
Autant dire qu’à cette époque, il fallait composer et il n’était pas rare de voir des dizaines de détecteurs en série sur une même et unique boucle d’alarme… Dès lors, les retours d’informations en télésurveillance étaient maigres, s’appuyant souvent sur la remontée exclusive au format CID du code « Alarme générale » nécessitant fatalement, une levée de doute physique… Un manque de précision générant de facto, de multiples interventions par les services de sécurité. L’âge d’or d’une époque où, main dans la main, sécurité privée & sécurité électronique étaient indissociables… Pour ce test de l’antédiluvienne Sériée C-SA-04, notre protocole d’exigence va bien évidemment totalement s’assagir pour ne pas dire disparaître. Notons la certification APSAIRD de cette centrale. Une dénomination ayant changé en janvier 1990 pour le label plus connu « APSAD »… Cette très belle Sériée (oui !) a vu son clap de fin acté par une surtension sur sa carte d’alimentation, qui aurait certes, pu être réparée (résistance principale de valeur 680 ohms carbonisée…) mais, le côté désuet et obsolète de cette centrale l’aura finalement mise sur la touche….
Une centrale d’alarme qui aura été mise en service en 1986 et qui jusqu’en cette fin d’année 2023, aura assuré avec brio ces différentes tâches de protection sans faillir, dixit son propriétaire… Nous avons réussi à mettre la main sur l’ensemble des documents d’époque ainsi que le carnet de maintenance notifiant les avaries rencontrées au cours de ces dernières 37 années de bons et loyaux services. Il est assez stupéfiant de voir la fiabilité intrinsèque de ce type de produit puisque, hormis les entretiens courants (batteries centrale/sirènes ainsi que les détecteurs quelque peu capricieux ayant été progressivement changés), rien d’autre n’aura osé décrédibiliser la fiabilité de cette Sériée C-SA-04 ! Notre EVO 192 de remplacement fera t-elle mieux ?
Vintage : Test de l’alarme Sériée C-SA-04 | Une électronique d’un autre temps que nous avons pris plaisir à étudier.
L’étude des cartes électroniques de cette Sériée C-SA-04 laisse transparaître un degré de finition et une finesse de gravure ayant vraiment évolué de manière indiscutable au cours de ces 30 dernières années… L’arrivée des composants de surface de type « CMS » a littéralement réduit l’espace nécessaire, ce qui n’est pas vraiment le cas ici. Notons la différence de gabarit entre une Paradox EVO, ayant pourtant déjà une quinzaine d’années de conception et la gamme Sériée nécessitant deux cartes mères pour fonctionner, sans compter sa partie alimentation nourri aux stéroïdes… Ici, le principe de fonctionnement de cette Sériée C-SA-04 est fondé sur des portes logiques travaillant en « tout-ou-rien » (TOR) basé sur des circuits intégrés (très visibles !) de type DIP, majoritairement en Texas Instrument avec en référence, un très classique CD4093BE ou encore, le CD4001BE toujours disponible au catalogue du géant américain ! Voir photos.
C’est, entre guillemets, la seule intelligence de cette C-SA-04 puisque le reste ne sont que des condensateurs, résistances, diodes anti-retour ou autres composants passifs occupant l’espace de la carte mère, située au dos de la façade principale. La Sériée C-SA-04 s’appuie sur deux cartes électroniques dont une, 100 % analogique possédant les différents relais de commutation des sorties sirènes (Echo 16 conseillé à l’époque) et autres borniers de raccordement dont, les alimentations auxiliaires permettant d’accueillir l’ensemble des périphériques. Ces deux cartes communiquent à l’aide d’une classique nappe IDC 34 fils, de marque 3M (référence 3M3414 pour ceux qui la cherchent encore…). Une nappe qui ne transite que des retours d’états et alimentations 12V, à défaut d’une nappe IDE d’ordinateur (ancien) véhiculant des commandes via un BUS de données. Une électronique qui après 37 ans de bons et loyaux services, ne présente aucune anomalie sur l’ensemble de ses composants, ce qui mérite d’être souligné.
Test de l’alarme Sériée | Manuel technique de la C-SA-04 : 5 pages suffisent contre plus de 150 pour notre Paradox EVO 192
Les condensateurs sont en état « usine », sans être bombés ou humides. Même constatation pour la partie relais étant malgré les affres du temps, restée intacte sans aucun point de chauffe (ref. HB2-DC12V encore disponible). Notons la conscience du technicien de l’époque qui par sécurité, avait relayé les deux sorties sirène, dans le but de les protéger. Point noir de ce type de produit des années 80, une alimentation électrique aux déperditions thermiques assez conséquentes et j’imagine, ne filtrant que peu les parasites…. Ce n’est pas la première fois que je rencontre des systèmes d’alarme obsolète avec pour constatation, une partie puissance générant souvent un gros surcroît de chaleur…Notons les borniers relativement larges pouvant accueillir au choix, des fils à nu, étamés ou sertis avec des cosses Faston. L’ensemble respire la qualité et possède différentes protections électriques sur la totalité des lignes (X5 fusibles en verre 1A) évitant de mettre le système d’alarme à genoux en cas de court-circuit sur une boucle de détection ou des sorties relais.
Aussi paradoxal qu’il soit et sans jeux de mots, 35 ans après certains fabricants restent sur une alimentation unique pour l’ensemble des périphériques avec toutefois, des fusibles à réarmement automatique qui tolère bien plus d’erreurs lors de l’installation de la part des techniciens (!)… La partie « retour d’état » est assez complète avec la présence des voyants en façade permettant de voir immédiatement l’état initial du système, la présence d’un 12v batterie et/ou d’une tension secteur, les défauts en cours tel une avarie sur la boucle d’auto-protection ou, un ou plusieurs détecteurs à l’état ouvert (détection de portes ouvertes ou d’un détecteur défectueux). Plus curieux, une tension supérieure à 14 volts via le voyant danger… Une curiosité n’en étant finalement pas une puisque l’alimentation électrique est réglable à l’aide des potentiomètres au niveau de sa tension et de son intensité. Notons également la présence de 4 boutons poussoirs en façade asservis à leurs voyants d’états respectifs permettant la suppression de zones… On finira presque par avouer qu’elle se montre relativement complète cette Sériée… !
Vintage : Test de l’alarme Sériée C-SA-04 | Un fonctionnement basique et rudimentaire, mais ô combien efficace. Cultissime !
Un fonctionnement rustique mais particulièrement fiable, seront les quelques mots résumant inexorablement cette alarme filaire ayant marqué plusieurs générations un peu à la manières des antédiluviennes alarmes de marques « Dictograph ». Pour cette Sériée C-SA-04, la mise en service se fait à l’aide d’un interrupteur à clé en façade avec toutefois, une distinction des boucles de zones. L’absence de bus à 4 fils empêche technologiquement l’utilisation d’un clavier digital, avec toutefois une possibilité de lui adjoindre un clavier à sorties relais venant attaquer directement l’entrée clé de la centrale (borne +12V / TS du bornier Z1). Une particularité qui se faisait énormément à l’époque afin de pouvoir armer le système d’alarme depuis l’extérieur, tout en ayant la possibilité d’un retour d’état visuel en câblant un voyant sur une des sorties de retour d’état (borne +12V et borne TS du bornier Z1)…
À noter le passage en mode maintenance, si je peux l’appeler ainsi, inhibant les autoprotections du coffret… Une procédure indispensable pour le technicien, se faisant en insérant un petit objet métallique dans un des trous prévus à cet effet afin de pouvoir ouvrir plus légitimement le coffret sans déclencher le contact d’autoprotection. Un mode opératoire documenté sur la notice, attestant que seule la confidentialité et la confiance permettaient d’éviter de comprendre les rouages pour leurrer un système d’alarme… De nos jours il serait impossible d’avoir des systèmes d’alarme professionnelle qui pourraient être neutralisés de la sorte.
D’ailleurs rappelons-le, ce type de centrale d’alarme gère exclusivement des entrées de type NO ou NF pour les entrées d’alarme et autoprotections mais en rien, n’étaient capable de gérer des boucles équilibrées (résistance de fin de ligne) permettant justement, d’éviter la neutralisation d’un détecteur ou d’une boucle de détecteur par shunt à l’aide de connecteurs auto-dénudants. Il aura fallu attendre quelques années pour voir l’arrivée d’une certaine Aritech CD ou pourquoi pas, une Deltadom que nous avions également testé, intégrant nativement un bus et se montrant de facto nettement plus moderne en matière de sécurité et de commodité à l’usage.
Vintage : Test de l’alarme Sériée C-SA-04 | Conclusion, une alarme filaire iconique et attachante…
Aujourd’hui, les systèmes d’alarme sont devenus beaucoup moins ouverts et nécessitent une compétence technique précise liée à la marque, loin de l’esprit d’une Sériée où le dépannage se montrait assez simple sans quelconques notions de programmation. Pour les photos de ce test, un dépoussiérage au pinceau avec une solution alcoolique aura laissé transparaître des cartes électroniques aussi brillantes qu’au premier jour… Toutefois je reste pragmatique et en rien, ne me laisserait séduire par cette Sériée… 😄 Cet article touche à sa fin et je l’espère, aura su raviver quelques souvenirs à certains… (N’hésitez pas à commenter si vous avez quelques anecdotes ou informations sur la marque Sériée !). Cette C-SA-04 marque à mes yeux, la fin des années 80 où les systèmes d’alarme étaient encore extrêmement binaires pour ne pas dire sommaires. Les années 90 auront vu arriver des systèmes d’alarme s’appuyant sur des technologies de bus de données proches de ce que nous connaissons actuellement, avec une programmation beaucoup plus intuitive, des possibilités de logiques poussées avec des filtres de conditions et bien sûr, la possibilité de déporter des extensions de zone ou de sortie sur plusieurs centaines de mètres avec un seul câble… La modernité a vraiment du bon, toutefois le plaisir reste intact de retrouver quelques reliques qui ont su marquer toute une époque dont je ne fais pas spécialement car appartenant à la génération des bus de données ! Découvrez notre article sur la gamme Septam/Fichet Bauche dans un autre article. Bonne année à tous !
Je possède encore cette alarme mais en version CSA-02, je l’ai installé en 1991 car un ami m’en avait fait cadeau et cela fait 23 ans qu’elle fonctionne chez moi . Je change la batterie régulièrement et ça repart . Je ne crois pas que les alarmes de maintenant feront autant d’années de bons services car la technologie CMS est bien plus fragile .
Un petit commentaire qui fait plaisir ! Niveau fiabilité, de nos jours ça reste encore acceptable dans le domaine des alarmes. Souvent c’est les alimentations qui sont HS !
Ne pas hésiter à m’envoyer une petite photo de votre alarme par mail 😉
Axel